Claire-Marseille – France

Je suis allée à Gênes avec une amie

N’ayant pas été arrêtées à la frontière, nous étions deux (déjà) vieilles dames respectables nous sommes arrivées très en avance. Nous avons pu constater le décalage entre la bonhomie des manifestants, familles, personnes de tous les horizons, bienveillance, et la violence institutionnelle provoquée par la peur du peuple des « grands » de ce monde retranchés dans un bateau, et de leurs serviteurs zélés. Les rues de la ville était bloquée par des contenaires, les policiers étaient partout, l’atmosphère était lourde.

Nous étions dans la première partie du cortège qui était joyeux et bon enfant. A un moment, nous avons vu et senti des gaz lacrymogènes, et nous avons vu la police barrer les rues transversales, obligeant les manifestants à entrer dans la nasse formée par la police. Une fois de plus, nous avons profité de notre statut de « vieilles dames respectables » pour sortir par une ruelle transversale.

En regagnent notre véhicule, nous avons assisté, dans un quartier excentré, à une scène de pillage menée par quelques personnes encagoulées, sous le regard des policiers amorphes, scènes filmées par plusieurs caméras de presse, scènes sans doutes destinées à corroborer l’histoire officielle au sujet des manifestants casseurs.

Cette manifestation a été pour moi, militante pour la paix, la justice et la liberté, un traumatisme qui dure encore à ce jour. Elle a induit chez moi une remise en cause de mes convictions sur l’importance d’un état de droit, une méfiance grandissante sur le rôle des médias et de la police, et elle a renforcé l’idée de l »importance d’une solidarité entre les peuples.