Dessin - Liberté totale pour Vincenzo

8 – Rejeter une fois pour toutes le MAE de Gênes

Dessin - Liberté totale pour Vincenzo

La cour d’Appel de Rennes a statué sur la forme plutôt que sur le fond, alors que la défense demandait entre autres, de vérifier deux conditions essentielles pour les Mandats d’arrêt Européens et le respect des droits de Vincenzo Vecchi : la notion d’équivalence dans le droit français à la même date et la notion de proportionnalité de la peine par rapport aux faits reprochés. En effet, les infractions retenues à l’encontre de Vincenzo en Italie – issues d’un code fasciste datant des années 30, le code Rocco – n’existaient évidemment pas en France au moment des faits en 2001. Il en va de même pour la notion de concours moral – défini comme le simple fait d’être présent sur les lieux sans avoir à prouver que la personne incriminée a réellement commis des actes répréhensibles- , qui est également absente de la législation française à cette même date.

De plus, les peines appliquées de 12 ans et 6 mois de prison pour ces faits sont sans proportion et cette démesure est inacceptable. Ce MAE de Gênes, scandaleusement disproportionné, tente de jeter l’opprobre sur un homme dans son pays d’origine et vis à vis du pays d’accueil. Dans cette injustice et ce mensonge on cherche un bouc émissaire qui, donné en pâture au public, favoriserait la cohésion d’une nation en faisant par là même, oublier la condamnation de l’Italie par la Cour Européenne des Droits de l’Humain pour sa violente répression policière à Gênes. Haidi Guliani, maman de Carlo Guliani qui fut alors assassiné par les carabinieri, résume cette manœuvre politique dans sa lettre de soutien à Vincenzo : « Comment pouvons-nous défendre Vincenzo si le pays n’en sait rien et considère qu’il ne s’agit que d’un lâche en fuite pour échapper à sa condamnation ? »

Alerter les médias et l’opinion publique est donc une impérieuse nécessité et une urgence pour dénoncer un drame judiciaire. Au travers d’une tribune publiée dans le journal Le Monde, signée par un grand nombre d’intellectuels et de personnalités et au cours de la conférence de presse organisée à l’Assemblée Nationale le 21 janvier dernier, portée par des élus, le comité a fait connaître au travers de la situation de Vincenzo Vecchi, le risque réel qu’encourt chacun-e de nous dans l’expression de ses idées. Ainsi Eric Vuillard rappelle que l’histoire de Vincenzo Vecchi, interroge en profondeur nos choix de société et ne nous permettra pas de dire qu’on ne savait pas : « … dans un moment où les libertés publiques subissent des atteintes toujours plus vives, plus inquiétantes, dans quel monde souhaitons-nous vivre ? Si nous ne faisons rien pour empêcher qu’un homme soit livré à l’Italie sur de tels motifs, alors il nous faudra un jour, peut-être, regretter, et boire en cachette notre honte… ».

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