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Gênes Multitudes en marche contre l'empire

Gênes (19-20-21 Juillet). Multitudes en marche contre l’empire.

Éditions Réflex, Paris, 336 pages

https://www.monde-diplomatique.fr/2002/09/POUPEAU/9396

Ce très riche recueil de déclarations, de réflexions, d’appels et de témoignages couvre une période qui va des préparatifs du contre-sommet, entre organisation interne des manifestants et tractations avec les autorités italiennes, jusqu’aux analyses a posteriori de ce qui s’est passé, souvent centrées sur la question de la violence. Il rend également compte de la diversité de ces « multitudes en marche », entre syndicalistes et chrétiens, anarchistes et associatifs, écologistes et inorganisés, pacifistes et offensifs, etc., notamment unis autour de la critique des effets de la mondialisation, à une époque où les opposants au monde « tel qu’il vient » imposé par l’idéologie capitaliste ne passaient pas encore pour des ringards crispés sur le passé.

Trallalero genovese- Polyphonies génoises

Publié et disponible sur le site du magazine en ligne Périphéries  

https://www.peripheries.net/article41.html

Trallalero Genovese est un ensemble de 12 articles reliant les notes, les photos de l’auteur et ses sources collectées (entretiens, prospectus, portraits…).   Au fil des pages nous lisons comme dans un carnet de voyage, une chronique plus colorée et moins binaire qui donnerait à voir ces jours, avant et après les manifestations et les charges des forces de polices. Comme dans un cortège parcourant la ville, on y rencontre et entend  des  voix multiples, jeunes, moins jeunes, commerçants, réalisateurs de documentaires, avocats, retraités communistes, habitants, artistes, passants, militants, groupes libertaires, géomètres, traductrices,  pacifistes, familles, acteurs associatifs, étrangers en vacances, féministes, catholiques traditionalistes, activistes, femmes de lettre et personnalités politiques, collectifs d’écrivains,  éditorialistes, manifestant-e-s anonymes…

Thomas Lemahieu journaliste et photographe ne se résigne pas ici à raconter la ville confisquée aux habitants et la répression sécuritaire qui, avec fracas et violence, à tenter de faire oublier le fond de la large contestation qui s’était réunie à la marge du G8. Dans cette suite d’articles, il retrace la diversité des expressions, des opinions qui étaient à Gênes, la richesse du forum social qui s’est tenu ces jours-là et l’importance de transmettre cette polyphonie de voix pour retrouver du sens et de l’espoir en la critique politique, sociale et artistique du capitalisme et des dangers de l’état d’exception sécuritaire.

De Nantes en Février 2014, faire retour à Gênes en juillet 2001

Que nous enseigne Gênes ?   Comment un tel déchaînement de violences policières a-t-il été possible ?   E. Tuaillon-Hibon, n’y était pas, mais, jeune avocate à l’époque, « pleine d’illusions sur la démocratie », elle témoigne 13 ans plus tard de la brutale prise de conscience politique qu’ont provoqué sur elle les faits et les suites données aux faits de Gênes.     

Elle analyse la préparation « fasciste » des forces de police :  il s’agissait « d’écraser » une protestation devenue populaire et mondiale par une gestion militarisée et par le recours à la violence la plus brutale de l’ordre public.  L’article montre très bien les rouages d’une répression de masse sécuritaire.

De Nantes 2014 à Gênes 2001, pas de commune mesure, mais elle fait le lien entre les formes de répression violente et disproportionnée qui sont à l’œuvre de nos jours.  C’est pourquoi, écrit-elle, «il est de notre devoir absolu de militants de rouvrir en France le dossier de « Gênes ». 

Les violences policières de Gênes 2001 entre mise à l’épreuve du récit et mise en forme publique

« Déviance et Société » (Vol. 30) pages 67 à 89

À côté de l’étude des différentes formes de témoignages que les événements de Gênes ont suscité, ce texte propose notamment des réflexions intéressantes sur la stratégie des médias et des politiques pour édulcorer et/ou justifier des faits de violence policière pourtant déjà largement connus de tous à l’époque même où ils ont été commis.

Gênes, Italie, G8 en 2001. Résurgences des années noires.

Mediapart

Une analyse précise de Charles Heimberg, historien, professeur à l’Université de Genève, sur les évènements de Gênes.

Un texte d’introduction, écrit en juillet 2018, fait le lien entre Gênes 2001 et le contexte actuel. Dans son analyse produite quelques semaines après les faits, en août 2001, C. Heimberg analyse les responsabilités policières et politiques dans un cadre démocratique, et il contextualise dans un temps plus long les infiltrations de l’extrême droite dans la police italienne.

Gênes G8 2001 – c’est l’État qui saccage. C’est le capital qui dévaste.

Infokiosques

« Le 13 juillet 2012, le procès contre les manifestants inculpés lors des manifs du G8 à Gênes en 2001 s’est conclu par une sentence d’un siècle de taule. Ce dossier a pour but de donner des informations sur ce procès et sur le climat dans lequel il s’est déroulé. Un procès où tout s’est joué autour du nouvel usage arbitraire et politique du délit de « dévastation et saccage » qui dorénavant accroît lourdement les possibilités de répression judiciaire « démocratique ».
Ce dossier veut faire circuler la traduction d’extraits de différents textes et réflexions du mouvement après une condamnation qui oblige à se confronter, sans indulgence, à la répression étatique et à l’emprisonnement de camarades. »

Une centaine d’années de prison confirmée en cassation contre 10 émeutiers du contre-sommet de Gênes en juillet 2001

http://www.non-fides.fr/?Une-centaine-d-annees-de-prison

Cet article publié sur le site Bases de données Anarchistes rend compte de l’arrêt rendu le 13 juillet 2012, par la Cour de Cassation de Rome, lors du contre-sommet du G8 des 20 et 21 juillet 2001.   

Elle a confirmé la condamnation de 10 « émeutiers » pour « dévastation » et « pillage », avec des peines de six à quinze ans de prison (légèrement réduites par rapport à celles prononcées par la Cour d’Appel de Gênes du 9 octobre 2009).

Arrêt de la cour sur la torture

Arret Bartesaghi Gallo et autres c. Italie – mauvais traitements infliges par la police lors d’une manifestation

Ce communiqué de presse de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, déclare que les traitements subis par les requérants lors de la manifestation « altermondialiste » du 19, 20 et 21 juillet à Gênes, dans l’enceinte de l’école Diaz, relèvent de la torture.

Les faits sont précisément rappelés. 

Peanuts Gênes 01

Peanuts – Gênes 01

L’Arche éditeur. Traduction Philippe Di Méo de la pièce « Niccioline / Genova01 » paru en Italie en 2003.

Fausto Paravidino acteur, traducteur, scénariste et dramaturge propose ici deux pièces de théâtre qui reviennent sur le sommet et le contre-sommet de Gênes en 2001 et la répression qui en a découlé. Les deux pièces visitent deux modes narratifs très différents pour raconter ce même événement.

Peanuts est une fiction qui ne reprend pas de front les événements de Gênes mais aborde, dans des scénettes courtes et de manière plus symbolique, ce qui se joue dans le capitalisme au niveau politique et social.  Ainsi nous suivons les relations d’une « bande de jeunes copains », 10 ans avant et pendant la répression de Gênes et nous nous interrogeons ainsi sur les rôles, les discours et les justifications qui font l’Histoire. 

Gênes 2001, dans une écriture très différente, est le récit puissant à plusieurs voix du contexte et de la chronologie de la répression planifiée du Forum social lors du G8. Toutes ces voix informent, témoignent, illustrent, précisent, enquêtent, reconstituent la violence de la répression dans un besoin de compréhension, de justice et de (re)création d’un espace de discussion et de contestation présent et à venir. 

Dossier pédagogique Theâtre de la colline Gênes 01

Dossier pédagogique de la pièce Gênes 01 de Fausto Paradivino

https://www.colline.fr/sites/default/files/genes-01-dp-peda.pdf

Le dossier contient des ressources variées, photos, articles et coupures de journaux, témoignages, textes d’analyse plus distanciés, accompagnés d’extraits de la pièces Gênes 01. C’est tout d’abord, une exploration chronologique du sommet de Gênes et surtout du contre-sommet, le forum social et sa répression les 19, 20 et 21 juillet 2001… L’articulation progressive des documents illustre les faits, met en tension les acteurs en présence, les éléments déclencheurs, la répression policière et son dénouement tragique, les manières d’entendre les points de vue qui s’inscrivent dans l’histoire retransmise.

Ce support, constitué par des professionnels de théâtre (acteurs, metteurs-en-scène, enseignants…) et à destination d’étudiants et enseignants dans ce domaine ou l’études des médias, invite à faire des focus sur les faits, les témoignages à Gênes et des zooms, via des regards plus distanciés, subjectifs, parfois contradictoires, pluriels… Sa visée pédagogique n’est pas explicitée dans son utilisation ni sa transmission pratique. Il a davantage un intérêt documentaire pour enrichir la réflexion et accompagner la pièce de F. Paradivino, Gênes 01.

Bello Ciao

Bello ciao

Éditeur les enfants rouges, Traduit de la BD italienne « Carlo Guiliani, il rebelle de Genova », publié aux éditions Becco Giallo, par Emanuela Scalabrin et Jean-Marc Pontier.

https://www.lesmiscellaneesdepapier.com/2014-03-bello-ciao-francesco-barilli-manuel-de-carli/

« Le 20 juillet 2001 à 17h27, pendant les journées du sommet du G 8 de Gênes, un manifestant est tué sur la place Alimonda. Les premiers témoignages sont confus : certains parlent d’un coup de revolver, d’autres d’une pierre, d’autres encore de bombes lacrymogènes. Peu de temps après, une photographie de l’agence Reuters ne laisse plus de place au doute. Elle révèle un jeune homme (on découvrira plus tard dans la soirée qu’il s’agit de Carlo Giuliani, un garçon de 23 ans) avec une cagoule et un extincteur qu’il soulève au-dessus de sa tête tandis qu’une arme le vise depuis l’arrière d’une camionnette. »

Ça change quoi

Ça change quoi

http://www.seuil.com/ouvrage/ca-change-quoi-roberto-ferrucci/9782020996983

2010, éditions du seuil, Traduction de Jérôme Nicolas du livre « Cosa cambia » paru en Italie en 2007.

Plusieurs années après, un journaliste qui a couvert les événements de Gênes 2001 et a participé aux manifestations/cortèges qui s’y sont déroulés, revient sur les lieux et établit un parallèle entre 2001 et un ‘aujourd’hui’ qu’il ne date pas (on peut supposer 10 ans après)

Un style pas facile d’accès et des flash ‘allers et retours’ entre 2001 et ‘maintenant’ qui rendent la lecture pas très agréable au moins pour les 3 premiers chapitres. En outre il fait beaucoup référence à une rupture amoureuse douloureuse juste avant son arrivée à Gênes en 2001 et je dois dire que dans le contexte je m’en foutais un peu !

À partir du 4eme chapitre il s’attarde plus longuement sur les événements de Gênes 2001 et en donne une version intéressante : celle d’un journaliste (sans doute pour un journal marginal) qui s’étonne lui-même de l’ampleur de la mise en place des moyens de répression et qui va se retrouver lui-même pris dans la nasse, avec une terreur bien légitime.

Il évoque le massacre de l’école Diaz par témoin interposé, mais ça n’en reste pas moins effrayant.

Ce qui est pertinent c’est son analyse de l’Italie de 2001 et d’aujourd’hui : une Italie fasciste qui n’a jamais cessé de l’être, malgré des épisodes de démocratie

Ce qui m’a intéressée aussi ce sont ses multiples références musicales du moment: un concert de Manu Chao, dès le 1er soir, un concert de U2 à Turin le 2eme soir (ce n’est pas si loin pour des italiens qui pour un oui ou un non prennent leur voiture et parcourent plusieurs centaines de KM, car il y a des autoroutes partout) des chansons de Fabrizio De André et notamment une que je veux retrouver et vous faire passer: La canzone del maggio, dans l’album Storia di un impiegato  et qui dit ‘bien que vous vous croyez absous vous êtes à jamais impliqués’

Ordre public Gênes [G8 2001]

Cet excellent documentaire a utilisé le matériel audio et vidéo produit lors du procès des vingt-cinq manifestants jugés pour « destruction et saccage » pour reconstituer avec une grande précision factuelle la chaîne d’événements qui ont notamment abouti à la mort de Carlo Giuliani dans la journée du 20 juillet 2001 à Gênes.

De quelque bord politique qu’on soit, les faits sont les faits, et ils sont accablants pour les forces de l’ordre italiennes. Spéciale dédicace à la fourgonnette de carabiniers qui fonce sur des manifestants en fuite.

Black Block

Black block

Mention spéciale du jury à la Mostra de Venise en 2011.

« Black Block raconte la nuit de violence qui s’est déroulée à l’intérieur de l’école Diaz à Gênes lors du contre-sommet du G8 en 2001 ; des dizaines de manifestants, rassemblés dans l’école pour y passer la nuit, y ont été attaqués et massacrés par la police. Ce documentaire recueille le témoignage de huit des victimes de la répression policière de cette nuit de juillet ; accusés de faire partie du Black Block, ils racontent ce qu’ils et elles y ont subi, et la façon dont cela a marqué leur rapport à l’action politique, au quotidien, à la vie. »

Dans ce film au titre choc, pas ou très peu d’images choc contrairement au film de Daniele Vicari, Diaz – Un crime d’état. Et pourtant, ce film est de loin le plus poignant que j’ai vu jusqu’à présent sur Gênes. Malgré la retenue des témoins, leurs mots, leurs silences, les expressions et émotions qui se peignent sur leurs visages est bouleversante de vérité. 

Ce film n’est pas seulement poignant, mais aussi très complet et très bien réalisé. Il retrace précisément ces quelques journées à Gênes. Avec beaucoup de sobriété et par ces témoignages ciblés sur un moment précis, il arrive à nous donner une image de ce qu’ont été ces journées dans leur ensemble, pendant et après coup. Carlo A.Bachschmidt arrive de plus à contextualiser ces histoires particulières, et à nous faire revenir sur l’Histoire passée et présente, présente aujourd’hui, 18 ans après les faits. Le film a été réalisé en 2011, 10 ans après les faits, il y a 8 ans…

Carlo A Bachschmidt donne donc la parole à ces 8 êtres humains, que beaucoup nomment indifféremment militants, altermondialistes, activistes ou black-blocks.

Analisi di un reato politico

La vidéo, « Analyse d’un crime politique » examine, à partir des faits de Gênes, en juillet 2001 et jusqu’à aujourd’hui, l’article 419 du code pénal « Dévastation et saccage ».

L’analyse de ce crime est donnée à travers une série de témoignages.

Les avocats qui suivent les procès de Gênes depuis plusieurs années, qui ont réalisé, à travers la collecte de matériel vidéo, un travail ardu de documentation et de reconstruction.

Ottopunti

Ottopunti

Accompagné de Danilo Monte, le réalisateur du film, Timothy Ormezzano revient à Gênes, 11 ans après, et raconte les événements de Gênes 2001, la violence des charges de la police, les arrestations, les mauvais traitements, les tortures, les traumas qui ont touché toute une génération d’altermondialistes et/ou militants, les conséquences au niveau politique dans la contestation du capitalisme.

À travers son récit personnel, le dialogue qui s’établit également avec le témoignage de son père qui, comme beaucoup au départ de voulait pas voir, leur rencontre avec les parents de Carlo Giuliani qui continuent d’entretenir le souvenir de leur fils tué ; le film revient sur le travail de formulation, de mémoire et d’espoir nécessaire pour transmettre ces jours aux générations suivantes et continuer ainsi la critique du capitalisme et son déni des droits fondamentaux.

Le film met en exergue avec sensibilité et modestie, un récit individuel, ici celui de Thimoty, qui témoigne, met du sens et se relie à l’Histoire qui se jouait lors du sommet du G8 et le contre-sommet. Dans le cadre d’une projection sur les événements de Gênes, le film mérite d’être accompagné d’une information plus précise sur le contexte historique, la chronologie des faits qui sont abordés dans le film.