Vincenzo est emprisonné en France et Vincenzo doit être
extradé vers Italie.
Douze ans de prison lui pendent au nez.
Douze ans de prison et une vie saccagée.
Pourquoi ?
Parce que l’Europe a peur. De quoi ? D’une révolte
généralisée.
L’Europe, c’est nous. Les politiques, les citoyens, les juges
:
Peur du rouge, du jaune, du noir, peur de tous les arcs en
ciel.
La peur rend méchant. La peur rend bête. La peur se rabat sur
les boucs émissaires, les petits, les gentils, ceux qui n’ont pour les défendre
que leurs amis.
Vincenzo va payer le prix de cette peur qui fait loi. Qui
fait ordre.
Qui fait reniement de toutes les promesses européennes,
qui fait que même la justice est prête à se déjuger,
que le politique nous trahit,
que la France se couche sur ses deux oreilles.
Vincenzo risque de payer de sa vie, de sa liberté, de
son avenir, le prix de la peur et de la démission démocratique.
La justice n’a ni cœur ni tripes, mais elle peut au moins
tenter d’être juste.
Vincenzo a manifesté contre la mondialisation, à Gènes et à
Milan. Est-ce un crime ? Douze ans, chez nous, c’est le prix d’un crime
de sang. En Italie, non. En sera-t-il ainsi demain en France ? L’extradition de
Vincenzo est-elle un avertissement pour ceux qui manifestent dans la rue et
auxquels nos démocraties n’arrivent à donner aucune réponse ?
Pour la justice, pour l’honneur, pour ce qui nous reste
d’esprit démocratique, pour l’Europe, pour que le naufrage ne soit pas notre
seul lendemain, libérez Vincenzo Vecchi.
Myriam Matalon Monla